Belle, il semblerait que je sois. Pourtant, je n’en ai pas vraiment conscience. Ou peut-être que si, mais je ne veux tout simplement pas me l’avouer. La beauté, ce n’est pas quelque chose que j’accepte, que je veux. Ce que je veux, c’est l’intelligence, la reconnaissance de ce que je suis à l’intérieur, et non à l’extérieur.

Discrète, je suis. Je ne suis pas quelqu’un qui cherche à se faire connaître de tous, même si c’est le cas, grâce à mes exploits. Il n’y a pas à dire, je ne les ai pas cherché, ils m’ont trouvée tout seul. Le fait d’être la meilleure duelliste de l’école ne me rend pas invisible aux yeux des autres, bien malheureusement. Peut importe, il y a quand même quelques points positifs à ma certaine popularité : la crainte que j’inspire aux autres élèves, surtout les plus jeunes, qui, dans un sens, est une bonne crainte, et certaine reconnaissance de qui je suis.

Studieuse, j’aime être. Avoir toujours plus de connaissances est quelque chose que je recherche, qui m’attire. Dans la bibliothèque, je me sens bien, en sécurité, paisible. Le silence qui règne m’entoure, m’englobe, et me permet d’être seul avec moi-même, enfin, pour pouvoir toujours m’améliorer, et un jour, je l’espère, être la meilleure dans tout ce que j’entreprendrai.

Coquette, j’apprécie paraître. Même si je porte toujours l’uniforme conforme aux règles, j’aime bien ajouté un bracelet, un collier ou une passe à mon ensemble, sans que cela ne soit trop visible. La coquetterie, chez une femme, ne doit jamais être exagérée ni trop démontrée, dit encore et toujours ma mère.

Rêveuse, on m’a dit que je suis. La tête dans les nuages, je rêve souvent du futur, lorsqu’enfin je pourrai vivre au gré du vent, selon mon envie et mon humeur. Parfois, je rêve de pouvoir partir, d’avoir la paix, que plus aucun de tous ces garçons ne fassent la file devant moi pour m’inviter au bal, et qu’enfin, je puisse choisir celui qui me fera perdre la tête d’amour, et que je puisse enfin oublier le passé, celui qui fait si mal, celui qui blesse au plus profond de notre cœur..

Été 1971
J’ai mal, très mal. Mon cœur saigne, et je ne sais pas comment l’empêcher de se vider. Il est parti si vite; pouf, disparu. Ethan est parti, et je ne sais pas comment réagir, j’ai l’impression de ne plus savoir comment vivre. J’ai beau n’avoir que dix ans, je l’aimais, je l’aimais profondément. Peut-être n’est-ce qu’un amour d’enfant, comme seuls les enfants peuvent avoir, mais c’est ce que je sens dans mon cœur. Je sais ce que je ressens, parce que je l’ai lu, dans tous ces livres moldus ayant appartenu à ma mère, et qu’elle a remisé au grenier quand elle les a eu terminés. Je sais que je l'aimais, trop profondément, et son départ me brise le cœur en un million de morceaux. Plus jamais je ne pourrai aimer, ça fait trop mal.

Automne 1972 ~> Faisant office de test RP

Le jour du départ est enfin arrivé. Je dois l'avouer, j'ai peur, très peur; peur de quitter ceux que j'aime, dont mon père et ma mère, et même ma petite sœur Ophelia, que j'aime certes moins, mais quand même. J'ai peur de quitter ma maison, mon chez moi. J'ai peur que mes souvenirs restent ici, aussi, mais j'ai peur qu'ils me suivent. J'ai peur de ma vie au château, de ce que je vais être là-bas. Est-ce que vais toujours être la même Dorcas, ou est-ce que je vais changer? Si je change, est-ce que ça va être pour le mieux, ou encore pour le mal? J'ai peur de changer, et de ne plus me reconnaître, par la suite.

Mais peut importe, pour le moment. Le seul truc auquel je dois penser, c'est ce qui s'en vient, dans les prochaines minutes,les prochaines heures. Parce qu'aujourd'hui, c'est le grand jour, mon grand jour; mon entrée à Poudlard. Poudlard, c'est l'endroit où je rêve d'aller depuis quelques années, depuis que j'ai conscience de mon potentiel, de ma chance d'être une sorcière. Parce que je sais que c'est une chance, une chance inouïe. J'ai vu ceux qui ne l'étaient pas, mes voisins, mes amis, tous ceux qui m'entouraient dans ce monde que je dois maintenant appeler le monde des moldus, et je vous assure que je n'aimerais pas être à leur place. Je n'aimerais pas être à la place de ma mère, non plus, parce qu'elle est comme eux, et donc si différente de moi. N'allez pas croire que je ne l'aime pas, loin de là! Mais, au fond, je pense que j'ai un peu pitié d'elle... Mais juste un peu! Le fait qu'elle soit différente me fait l'aimer plus, mais d'une manière différente, quel qu’elle soit.

Le train s'apprête à partir : j'ai un nœud dans l'estomac. Je ne veux pas les quitter, même si je sais que Poudlard sera la meilleure chose pour moi. Prenant mon courage à deux mains, j'embrassai mes parents et Ophelia sur les deux joues et embraquai dans le train pour ce qui sera, à coup sûr, les sept meilleures années de ma vie.

Rendue dans le train, l'effervescence de tous les élèves me soulève : je me vois déjà parmi eux, dans cet immense château qui sera très bientôt mon deuxième chez moi, un endroit où je vais être bien, loin de ce que je veux oublier.

J'avance dans les wagons, cherchant un compartiment où je pourrai lire tranquillement la suite du livre de DCFM que je n'ai pas pu, malheureusement, terminer à la maison. Enfin, je trouve LE compartiment parfait qui ne contient, comble du bonheur, qu'une seule fille qui semble, comme moi, en être de son premier voyage vers Poudlard. Cette fille, je ne le sais pas encore, deviendra ma meilleure amie pour les années à venir.

Le temps passe, doucement, lentement, et je sais qu'enfin nous sommes arrivés. Le sourire me monte aux lèvres, mes yeux pétilles; je suis heureuse, comblée. Je descends du train, accompagnée d’Élisabeth, la fille du compartiment, et suis les autres vers les barques qui nous emmèneront à Poudlard, cet endroit mystique, fantasme de mes rêves les plus fous bientôt réalisés.

Poudlard est là, devant moi, et je suis bouche-bée : c'est encore plus beau que ce que je m'imaginais, mieux que toutes les images des brochures de renseignement que j'ai amassé réunie. Je suis en plein rêve, quelqu'un devrait me pincer. McGonagall, qui semble être apparue de nul part, m'intime le silence de sa seule présence. Il n'y a pas à dire, les adultes m'ont toujours fait cet effet... Elle nous entraîne, futurs élèves, vers la Grande Salle, lieu de rassemblement très apprécié par les élèves, disait l'une de mes brochures. Et je la crois sincèrement : la grandeur de la salle me surprend, m'émerveille. C'est si surprenant, la première fois, me disait une cousine. Le nez en l'air, je suis mes camarades, mais la splendeur des lieux m'empêche de me concentrer sur ce qui se passe à l'avant, et ce, durant un long moment.

« Meadows, Dorcas. »

Sur les luminaires, tout la haut, il y a de vrais chandelles! C'est tout à fait génial! Quand je vais raconter ça à Ophelia, je vous dis pas!

« Meadows, Dorcas! »

Mais qu'est-ce que? Quelque chose me grattouille le bras; sûrement un insecte. Je tente de le chasser, mais il réitère son mouvement. Exaspérée, je regarde vers mon membre, pour découvrir que mon supposé moustique n'est autre qu’Élisabeth. Intriguée, je lui chuchote :

« Quoi, qu'est-ce qu'il y a? »
« C'est que.. C'est à ton tour... »

Surprise, je me détourne, pour découvrir que tout ceux qui étaient à proximité et qui avait donc entendu notre échange me regardait. Rougissante, je me glissai vers l'avant, entre les élèves qui n'avaient pas encore été répartis.

Quand enfin j'arrivai devant McGonagall, j'eus droit à un regard dur de sa part.

« Dorcas Meadows? »
« Oui Mrs. »
« Allez vous asseoir sur le tabouret, s'il vous plaît. »

Enfin assise, on me déposa le choixpeau sur la tête, et dès qu'il fût en contact avec moi, il commença à parler :

« Une rêveuse? Ah! Tiens donc. Je vois clair en vous, Miss Dorcas, la bibliothèque et les livres, c'est ce que vous préférez, n'est-ce pas? Pourtant, vous avez aussi en vous un cœur d'or et une certaine joie de vivre. Difficile, difficile sera ce choix. Je pense que la maison qui vous représentera le mieux sera... SERDAIGLE! Serdaigle est fait pour vous, Miss Dorcas. »

Dans un cri de joie, mes nouveaux compagnons m'accueillirent dans leur maison, à leur table. J'avais le cœur rempli d'allégresse, et plus aucune nervosité, dans mon être. Le choixpeau avait choisi Serdaigle pour moi, et je lui en était reconnaissante. Cette maison était faite pour moi, je le sentais au fond de moi.

Hiver 1974
J’ai beau n’être ici que depuis trois ans, ma popularité atteint des sommets vertigineux, qui me font peur. Encore cette année, plusieurs garçons sont venus me demander s’il pouvait m’accompagner au bal, ce que je ne comprends pas vraiment… Que peuvent-ils trouvé à une fille comme moi, de Serdaigle, qui plus est? J’ai refusé à chacun d’entre eux, ce qui m’a valu le surnom de The Queen Ice… Faut le faire, quand même! Mais c’est qu’ils ne veulent évidemment pas comprendre la raison; j’ai le cœur brisé, ne me demandé pas d’aimer encore une fois, c’est trop douloureux.

Tout ceci est de la faute d’Amos, Amos Diggory, qui a fait réapparaître mes plaies d’il y a si longtemps, quand Ethan était parti pour toujours. Par je ne sais quel hasard, ou peut-être n’est-ce pas le hasard, justement, je me suis retrouvée dans les bras de ce cher Amos, folle de lui à un point tel que j’en ai presque honte aujourd’hui. Mais il était tellement beau, vous savez? Et puis, il correspondait trop bien à mes critères. Un peu trop bien. Jusqu’à ce qu’il me trompe avec ma meilleure amie, Elisabeth. Là, ce n’était plus la peine d’essayer, il m’avait perdu, même s’il m’assurait qu’il ne l’avait pas fait exprès, que c’était arrivé comme ça, selon ses dires. Mais je savais qu’il me mentait, je le sentais, c’est pourquoi j’ai dû pleurer durant de longues heures, si ce n’est pas des jours entiers.

Elisabeth était désolée de ce qui arrivait. Elle s’en voulait énormément, et je comprenais pourquoi; elle savait pour Ethan, elle savait très bien à quel point ce qu’elle m’avait fait me faisait souffrir. Je lui en ai voulu, mais pas très longtemps, parce que la rancune envers une amie ne sert à rien, totalement à rien. Ce qui fit que, étrangement, je me rapprochai encore plus d’Elisabeth, surtout lorsqu’Amos la laissa pour une raison qui m’est inconnue. De toute manière, tout le monde c'est très bien qu'Amos Diggory n'est rien d'autre qu'un charmeur de femmes, ce qui fait de lui un parfait salop, sans distinctions des autres.

1977
The Ice Queen is back for a sixth year in Hogward. Mes notes de DCFM sont plus haute que jamais, et c’est ce qu’il me faut, parce que maintenant, je sais ce que je veux faire; je veux faire parti de l’Ordre du Phénix; je veux protéger ces pauvres gens de Vous-Savez-Qui, parce que je crois en notre force de frappe, on ne peut que le battre. J’ai étudié tout ce que j’ai pu trouver, dans la bibliothèque, dans la réserve, j’ai même questionné Mr. Shelton au sujet des mangemorts, ce qui semble l’avoir un peu frustré, je ne sais pourquoi. Je veux en connaître le plus possible, pour qu’un jour, enfin, il puisse mourir. Je veux venger tous les innocents qui sont morts, les innocents comme Ethan, qui sont morts pour rien. Parole de Dorcas Meadows, ce meurtrier de Vous-Savez-Qui va mourir, doit mourir, pour le bien de l'humanité.